Ismaïl Kadaré, Trois chants funèbres pour le Kosovo

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Description

Fayard, 1998, broché, 118 pp. Petite mouillure sur le plat inférieur.

On aurait du mal à trouver en ce monde une autre région de plaine où une vieille tragédie continue à projeter sans relâche, de façon cyclique, de nouvelles tragédies. Cette terre porte le nom innocent de Champ des merles “, autrement dit Kosovo.
Il y a six siècles, le 28 juin 1389, une coalition balkano-chrétienne composée de Serbes, de Bosniaques, d’Albanais et de Roumains fut écrasée par l’armée ottomane du sultan Mourad. Cette sanglante bataille ne dura qu’une dizaine d’heures. De cette défaite, les vaincus n’ont cessé jusqu’à aujourd’hui de porter le deuil. Cependant, comme les rapaces tournoient au-dessus du terrain après les combats, des cliques de politiciens nationalistes ont essayé à maintes reprises de tirer profit de cet événement fatal. Le 28 juin 1989, date de son sixième centenaire, le dirigeant serbe Milosevic lança un nouvel appel au massacre dans le Kosovo, cette fois contre les Albanais. C’est de ce jour que commença l’implosion de la Yougoslavie.
Au sujet d’aucune autre bataille n’ont été échafaudées autant de mystifications qu’autour de celle du Kosovo. Bien des siècles auparavant, la vérité sur la guerre de Troie fut mise au jour par la littérature grecque antique. A travers ce dévoilement, celle-ci se hissa à des sphères sublimes jamais encore atteintes depuis lors par la civilisation universelle. Aujourd’hui, trois mille ans plus tard, la civilisation balkanique, dans l’épreuve, est tombée, elle, au plus bas niveau de la barbarie.
Ce recueil, dans son impartialité, est une tentative pour témoigner de la noblesse perdue de cette civilisation, et une exhortation à ce qu’elle renaisse.”